Lorsque la rédaction de votre journal nous a communiqué l?intervention
d?un certain Léon Bloy, nous avons été immédiatement indignés. Une
telle violence est intolérable et, il faut le dire, presque raciste
vis-à-vis du plus noble métier du monde : comédien. Comment ce monsieur
Bloy peut-il écrire des choses pareilles en ces heures pénibles où
notre art est mis en péril par la droite ultralibérale la pire qui
soit. Sans les comédiens, point de culture ! Or aujourd?hui, sous le
joug du MEDEF et d?un gouvernement répressif, la Culture se retrouve en
danger de mort ! La grande famille du spectacle pourrait très bien ne
pas survivre à ces lois rétrogrades ! Et visiblement, Monsieur Bloy
s?en moque. Pourtant lui aussi est un artiste, et cela nous chagrine,
car plutôt que de nous cracher dessus, il devrait se montrer solidaire
et rejoindre notre juste lutte. Enfin, rappelons à ce monsieur qu?il
n?existe que deux troupes de théâtre en France, celle de la Comédie
Française et celle de l?intermittence. La première a son doyen ou sa
doyenne. L?autre, celle de tous les autres théâtres de France, celle de
tous les dangers, n?a pour horizon lancinant que sa précarité, sa
misère. Le Théâtre de l?intermittence est le Capital vivant du théâtre
français ! Et ces comédiens là sont nos amis, nos frères de cœur. Alors
n?assassinont pas la beauté ! Rendons la culture aux citoyens et
citoyennes du monde ! Le spectacle vivant en France de doit pas mourir
! Et n?oublions jamais que les comédiens portent nos regards sur le
temps, nos voix sur l?horizon, nos gestes comme des étoiles. Tel est
notre pacifique combat.
Claudine Ballèche, Eude Pueblo et Armand Gateux sont membre de «
Solidarité Citoyenneté Culture »